Propos du Président du Katapausis, M. Josué Pierre-Paul, à l'occasion du 7eme anniversaire du goudougoudou.
En commémorant cette date sinistre, il convient de nous rappeler, non
seulement la fragilité de la vie humaine, mais aussi de nos constructions. A cause
de nos situations sociales et économiques lamentables, nos concitoyens sont
contraints de construire arbitrairement, au mépris de toutes les règles en la
matière. Et malheureusement, on dirait que l’Etat n’est pas en mesure de s’occuper
de chacun de ses citoyens comme stipulé dans la Constitution.
Nous n’avons pas à lutter contre la nature. Nous avons à lutter, de préférence,
contre notre négligence. Nous n’avons pas à essayer de fuir la nature. Mais nous
devons développer une culture de solidarité constante et de respect des normes
pour sauver notre vie. Car, il nous est important d’apprendre à vivre ensemble,
à lutter contre le mal qu’il provienne de la nature, des animaux et des humains
inhumains. Nous ne pouvons pas voir le mal sans le dénoncer dans la paix et
dans le respect.
C’est la raison pour laquelle nous ne cesserons pas de demander aux
autorités compétentes de prendre leurs responsabilités afin que notre
population puisse jouir d’une vie meilleure. C’est aussi la raison pour
laquelle nous ne pouvons pas cesser de travailler pour offrir à nos frères et sœurs
des opportunités sociales et économiques sur le territoire d’Haïti. Car, nous
sommes persuadés que les opportunités sociales et économiques constituent la
voie la plus pragmatique pour atteindre le développement réel.
Des experts nous avertissent depuis des années que le pays peut encore être
frappé par un autre séisme. En dépit de l’avancement de la science et de la
technologie, les phénomènes naturels restent indomptables. Tout ce que nous
pouvons faire c’est de nous préparer ensemble pour survivre ensemble ;
au-delà de cette solidarité, nous ne serons pas en mesure de réussir, de
grandir ensemble.
Nous demanderions aux membres du Conseil du Katapausis, aux directeurs
départementaux, aux directeurs communaux, aux étudiants de notre Centre de
Formation, à tous nos amis et alliés, de faire de ce jour le lancement d’une
nouvelle attitude vis-à-vis notre responsabilité envers nous-mêmes et envers
notre communauté.